
Biographie
Elodie Poirier est une photographe-plasticienne née en Normandie en 1996, elle vit et travaille à Nantes. En 2015, c’est en tant que modèle qu’elle découvre le monde de la photographie. En 2018, suite à une mise à niveau en art appliqué, elle passe de l’autre côté de l’objectif. Elle suit en parallèle une formation en Art-thérapie, d’où elle intègre le processus de Photo-thérapie dans sa démarche créative. L’artiste se consacre à la photographie de manière autodidacte, qui devient pour elle un outil d’introspection et de témoignage.
Démarche
Entre arts-plastiques et procédés alchimistes, Elodie s’exprime au travers de la manipulation
du film argentique. Son but ici n’est plus de capturer la réalité, mais de saisir l’invisible. En
déréalisant ses sujets et en proposant sa propre lecture du monde, elle aborde des thématiques
telles que l’identité mentale et corporelle, imparfaite et changeante de l’être humain.
La plupart de ses images initiales sont des portraits et des autoportraits réalisés
au polaroid ou au moyen format, qu’elle altère volontairement après leur développement.
« La photographie est pour moi une force salvatrice et mes expérimentations sont semblables
à une pulsion de vie : je travaille à l’affect en permanence. Ainsi, mes créations me
permettent une réappropriation de mon identité de femme et de mon histoire. Mon travail
est également empreint du phénomène de dissociation développé par la psychiatre Muriel
Salmona dans le cadre de son travail sur la mémoire traumatique. Cette notion est retranscrite
au travers de mon utilisation de techniques de morcelage et de décomposition de
l’image ainsi que par ma recherche quasi-obsessionnelle de grain et de matière poreuse.
Cette pratique expérimentale me permet d’obtenir une dimension organique, qui alimente
mon travail autour de l’identité et des fragilités humaines. Je perçois toujours le film comme
une oeuvre inachevée sur laquelle j’aurais encore un pouvoir de transformation. Bien que
cette pratique me permette un certain contrôle, l’inattendu et l’éphémérité de l’image sont
inévitables, à l’instar d’une métaphore de l’existence.»